On sait, on sait, on vous a manqué. Nous sommes partis dans la famille au Mali, au Grand-Veymont, à Mayotte, dans le fin-fond du Cantal, en Norvège, retaper une maison à Saint-Bruno, vers Lus-la-Croix-Haute, en Turquie (en stop s’il vous plaît), à la Réunion, en Belledonne, à Rome, en Vanoise, dans le Var… mais Victor et Pierre ont aussi turbiné une bonne partie de l’été dans l’arrière-boutique de notre fameuse boulangerie pour que nous puissions vous retrouver dans de bonnes conditions en cette rentrée 2022.
L’ancien four est parti en retraite anticipée
Jusqu’à la fin de l’année scolaire, nous utilisions un four Pavailler qui avait fait son temps. Ces dernières années, nous avions dû changer plusieurs platines de commande (des petits ordinateurs qui pilotent chaque étage du four), racheter des cannes à buée (qui permettent d’ajouter de la vapeur lors de la cuisson), requinquer l’appareil à vapeur qui donnait des signes de faiblesse… Il ne fallait pas être grand clerc pour se rendre compte que les cuissons n’étaient plus très homogènes, que les soles (là où la pâte est posée pour cuire) étaient fissurées…
Bref, notre vaisseau amiral était en fin de course. Nous avons pris l’enfourneur par les cornes et décidé d’en acheter un nouveau. Notre choix s’est porté vers l’entreprise italienne Tagliavini (qui a quand même comme slogan Chez nous, la chaleur se sent « chez-elle », ça envoie du pâté lorrain n’est-ce pas ?). Moyennant environ 70 000 euros (soit 12,5 tonnes de pain de campagne au prix actuel) nous avons fait l’acquisition d’un joyeux four au doux nom de Tronik (sisi, c’est vraiment son nom, on doit beaucoup brainstormer chez nos potos italiens).
Je suie, tu es, il/elle/on frotte
Première étape du chantier : démonter l’ancêtre. Comme vous pourrez le constater sur ces photos, nous avions bien fait de faire le ménage avant de partir en congés. Toute la suie contenue dans l’ancien four s’est répandue dans le fournil. Mais bon, en quelques jours, l’affaire était dans le sac : feu, le four.
Une fois le four démonté, il a fallu monter le nouveau. En réfléchissant un peu, on s’est dit qu’il fallait que le nouveau soit un peu plus grand, donc un peu plus long. Nous avons enfilé nos casquettes de géomètres et bien compris que la nouvelle bestiole allait empiéter sur la porte qui reliait le fournil à l’espace de stockage. Il fallait donc changer la porte de place. Caramba. Et derrière la porte à créer se trouvait notre graaaaaand bureau. Il fallait donc construire un nouveau bureau. Carambaba.
Prendre la porte et en construire une nouvelle
Pour notre plus grand bonheur, nous avons donc détruit à doux coups de pied de biche le bureau qui se trouvait derrière ce qui allait devenir notre nouvelle porte. Après l’intervention d’un plaquiste fort sympathique, l’affaire était dans le sac. En parallèle du montage du nouveau four par Technic Service (car oui, un four de boulangerie arrive démonté), nous avons pu attaquer la construction de notre nouveau bureau à roulettes.
Ce bureau se trouve accolé à l’espace de production et nous permet d’avancer sur diverses affaires administratives tout en gardant un œil sur les pétrins. Le cahier des charges contenait diverses exigences :
- Des roulettes
- Un pot à crayons
- Un rangement à cartes bancaires
- Des petits casiers personnels
- Un rangement à PHmètre
- Un tiroir à clavier
- Un rangement à imprimante
- Un tiroir à bazar
- Un deuxième tiroir à bazar
- Une étagère à bazar
- Des boudins antichocs sur le côté
Le bureau a donc été construit en trois-plis épicéa 19 millimètres. Aux dernières nouvelles, il fonctionne plutôt bien. On aurait pu arrêter l’article ici et vous dire combien ce chantier a été un succès éclatant et une belle promenade de santé, un peu comme une balade toute tranquille au lac des Vaches, en Vanoise.
Et bien… on aurait menti. Il a fallu faire refaire les joints du carrelage qui s’effritaient, changer des prises de place, faire venir fissa-fissa le patron de la boîte qui avait fabriqué l’enfourneur et lui faire changer tout le châssis en métal qui supporte le tapis car il était trop flexible, changer les roues de l’enfourneur qui… ne roulaient pas, changer la platine de commande de l’étage 3 du four qui ne marchait pas, puis changer la platine de commande de l’étage 4 qui ne marchait pas non plus, puis, puis… Bref.
Mise en route du four, analyse en deux-parties-trois-sous-parties
Si des membres du corps enseignant nous lisent, n’hésitez pas à évaluer cette ébauche de plan et à nous faire part de vos observations lors de votre prochain passage en caisse.
I. Une réussite technique
A. Des cuissons plus précises, plus rapides et moins énergivores
B. Un nouveau four adapté aux contraintes de production du Pain des Cairns
C. Une fluidification des circulations dans l’espace de travail
II. Une confrontation au changement
A. La nécessaire formation de l’équipe à l’utilisation du four
B. Des capacités de production plus importantes qui permettent d’envisager plusieurs scénarios de développement
C. Quels futurs chantiers pour les amateurs de perforateurs ?
Merci d’évaluer cette dissertation avec une certaine bienveillance.
Voilà voilà. La bête fonctionne maintenant à merveille, on a hâte de vous dire exactement ce qu’on en pense dans quelques mois.